And what is the summer saying de Payal Kapadia
Nuit bleutée, jour argenté, chuchotements permanents ou presque : avec And what is the summer saying? la réalisatrice et auteure jeunesse indienne Payal Kapadia, relate en vingt-trois minutes les rapports humains et amoureux des habitants du village de Kondwal. Les métaphores utilisées sont lumineuses. Leur quotidien, rehaussé par un noir et blanc ciselé, se situe à l’extrême limite entre rêve et réalité.
Le silence n’a jamais été aussi bruyant et intime… Une voix invisible murmure que l’on sait que les gens sont amoureux lorsqu’ils chantent.
« Les abeilles voyagent toujours seules » nous dit un intertitre et ces insectes jalonnent le court-métrage de Payal Kapadia : peut-être parce que les abeilles mâles présentent de curieuses similitudes avec les êtres humains ? Abeille et Homme présente la même particularité de pouvoir mourir d’amour. Mais là, ce sont bel et bien la vitalité et la régénération qui ont le dessus sur tout le reste. Les dieux sont absents, mais néanmoins palpables, et il est possible ici de réchapper des griffes d’un animal sauvage. Le personnage de l’homme-paysage devient le passeur entre la nature et les hommes, et se confond bientôt avec les lianes et les arbres, formant des dessins étranges sur lesquels le spectateur est invité à s’interroger.
Inès Kieffer