Djo de Laura Henno
Le court métrage de Laura Henno se situe dans la forêt profonde des hauts de Mayotte. Cet espace magique est porteur de croyances animistes où vaudou et rites musulmans s’entremêlent.
Un homme y noue un lien puissant avec des chiens.
Séparée des Comores, l’île est le refuge de nombreux clandestins, chassés comme le sont aussi les chiens errants. La scène se passe la nuit, avec une omniprésence de noir : celui de l’homme et de l’obscurité. Seuls contrastent, le blanc du maillot de corps, la lumière sur le visage, tel le rond d’une lampe de poche dans le flou de la nuit.
Je veux dire l’émotion à la vue de ces photos presque en pauses arrêtées rappelle celles de Dorothea Lange. Quant à la musique, seul le silence est troué de cris et d’aboiements, au loin, l’appel à la mosquée rythme une vie sociale. J’aime la narration chuchotée dans une langue venue des mères, le shimaoré.
Si le négatif représente les blessures profondes, le positif c’est cette osmose avec la terre mère. En résonance avec la part d’enfant en nous, celle des contes.
Comme le monde de Chagall où les musiciens se posent sur le toit, et où les animaux volent dans le ciel.
Mimi