Abou Leila : Délires sur la réalité en Algérie
Ce mardi à 14 heures en salle 12, le premier long-métrage d’Amin Sidi-Boumédiène était présenté dans le cadre du festival.
Le scénario est simple : deux amis d’enfance partent dans le désert à la recherche d’un terroriste nommé Abou Leila. Il s’avère que, le tourment et la folie de l’un deux est le fil conducteur de cette histoire.
Un film bien construit
Bien que sorti en 2019, le film proposé par Amin Sidi-Boumédiène est un projet mûrement réfléchi. En effet, la fin de son film Abou Leila a été l’objet d’un court-métrage sorti en 2009. En 2013, il boucle l’écriture d’un premier scénario. Deux ans plus tard, après de nouvelles sessions de travail acharné, son script est désormais « trop étoffé, trop long » ¹ . Quelques coups de ciseaux plus tard, en fin 2016, la phase d’écriture s’achève.
L’idée de 2009, la structure de 2013, le travail de 2015 et l’optimisation de 2016 nous conduisent au film tel qu’on le connaît aujourd’hui. Bien que le scénario ait été travaillé avec minutie, la post-production fut quant à elle expéditive afin d’être éligible à la semaine de la critique du Festival de Cannes, les équipes se sont activées. La surprise n’en fut que plus grande quand le film a été sélectionné.
Il en est de même pour Entrevues, pour le plus grand bonheur de nos spectateurs… Reparlons-en plus tard.
Le succès de l’incompréhension

Entre délire et réalité, horreur, doutes et faiblesse : le film nous plonge, à travers ses personnages, dans la confusion ambiante régnant en Algérie
Si la durée (2h13) peut freiner, le film nous tient en haleine, offrant à chaque scène, son lot de mystères et d’incompréhensions. Finalement, la recherche d’Abou Leila passe au second plan.
Un public séduit
Dans la salle, les spectateurs étaient captivés. Christine, elle, était conquise :
C’est très fort ce film, […] il reflète la complexité de la situation en Algérie dans les années 80. J’avais très peur d’un film de 2h13 mais ça s’est très bien passé au final. Le choix d’un film un peu d’horreur renforce le poids du film. Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris, mais c’est probablement volontaire de la part du réalisateur.
Christine, spectatrice d’Abou Leila.
Même si certains n’ont tout simplement pas accroché « j’ai dormi pendant deux heures » nous confiait un « spectateur » visiblement requinqué, la plupart ont été captivés par cette oeuvre et ont pris le temps de voter en faveur d’ Abou Leila qui est bien entendu éligible au prix du public.
¹ : selon les propos d’Amin Sidi-Boumédiène : via https://www.youtube.com/watch?v=2YYyzkA1lb