« Il pleuvait sans cesse sur Brest et je t’ai croisée rue de Siam »
Mercredi 20 novembre : L’amour à la mer, Guy Gilles
Ce film questionne le voyage, il explore les villes, mais aussi les souvenirs du couple à la mer, notamment avec les images d’enfants et de mouettes. C’est une sorte d’Inception avant l’heure.
Dans Cléo de 5 à 7, il est question de Paris dans les années 60 tandis que dans ce film-ci, on questionne Paris ainsi que Brest.
La capitale française apparaît alors comme une ville dont on se sent détaché, qu’on ne veut plus voir, et dans laquelle on ne veut plus vivre.

Lors de ses vacances à Brest, une jeune Parisienne tombe amoureuse d’un marin.
L’été touche à sa fin et les deux amants doivent se séparer. Ils s’écrivent régulièrement. Mais avec la distance et le temps qui passe, leur relation s’essouffle. Chacun a repris sa vie : lui à Brest avec ses copains, elle à Paris qui ne cesse de l’attendre.
Vivre dans le passé
Une histoire d’amour impossible et le portrait croisé de deux villes. Dans L’amour à la mer, les personnages se réfugient dans le passé, dans ce qui est acquis, ce qui les rassure. C’est pour cette raison que Guy Gilles choisit alors de donner de la couleur aux souvenirs alors qu’il la retire pour les scènes du présent. Par ce procédé, il met en avant la tristesse ainsi que le mal-être de ses personnages qui ont peur d’affronter le futur. Ils étaient, semble-t-il, plus heureux avant qu’ils ne le sont aujourd’hui. Entre le réalisme des images en couleur et la mélancolie des images en noir et blanc sépia, le spectateur est aux premières loges de cette belle histoire d’amour et se retrouve bercé par la profonde nostalgie des deux amoureux.


Le cinéma de Guy Gilles joue sur la mémoire, le souvenir, les instants figés dans le passé ou encore le temps qui passe. On ouvre des tiroirs de souvenirs comme on feuillette un bouquin, à l’image du souvenir de Paris qu’a gardé Guy, l’ami de Daniel, joué par Guy Gilles lui-même.