Surveiller

Surveiller

 

Étymologie

 

1586 pronom. « observer avec attention ». Il est dérivé de plusieurs autres expressions telles qu’observer du coin de l’œil ». Il veut dire veiller particulièrement et avec autorité sur quelque chose ou encore observer avec attention, examiner, contrôler. Ses synonymes sont accompagnés, contrôler, espionner, garder, guetter, observer, regarder.

Origines

 

L’action de surveiller à toujours exister. Depuis la création de la vie, le rôle des parents a toujours
été de veiller sur leurs enfants pour qu’il ne manque de rien ou dès les surveiller pour éviter qu’ils ne
leur arrivent quoi que ce soit. Le berger dans son champ doit surveiller son troupeau, l’agriculteur
surveille les saisons pour savoir quand le temps sera le mieux pour ses plantations. Lors de la
période des nomades, le but était de se déplacer en clans pour veiller les uns sur les autres, se
surveiller, se protéger. Si ce terme avait une connotation informelle à l’époque il est vite devenu
formel. Avec l’évolution du monde à travers l’époque, plusieurs métiers qui ont pour but de
surveiller ont vu le jour. Comme par exemple, le métier de garde, qui a pour mission de surveiller
mais aussi de « défendre », « protéger ». Son but est de surveiller les personnes importantes «
politiquement », de surveiller l’entrée des lieux importants, de surveiller les ennemis capturés et
plus encore. Le métier d’espion également, qui apparaissait déjà il y a 2500 ans dans le traité de
stratégie militaire de maître Sun. C’est son synonyme « espionner » qui est utilisé mais qui renvoie à
la même chose. Des espions étaient formés durant la guerre pour surveiller l’ennemie et ainsi
découvrir le plus d’informations possible. Ce n’était pas seulement leurs déplacements qu’ils
devaient surveiller mais leur mode de vie, leur environnement, leur comportement. Cette technique
leur permettait alors de prendre le dessus sur le camp adverse et de gagner la guerre, mais aussi
grâce à plusieurs autres facteur. Ici le mot surveillé est utilisé dans le but de prendre contrôler sur
quelque chose, pour atteindre un but, un objectif. On remarque que depuis sa création l’action de
surveiller à toujours un objectif, on surveille son enfant pour veiller à son bien-être, on surveille un
ennemi pour en apprendre davantage sur lui, on surveille toujours pour quelque chose. Et on
constate qu’apparaissent deux formes de surveillance, celles visibles et celle non visible, dite et non
dite, elle a plusieurs variables.

La surveillance… mais qu’est-ce que cela implique vraiment ?

 

Aujourd’hui, dans nos sociétés la surveillance à une place très importante et pourtant elle est
discrète à tel point que nous avons tendance à oublier le fait que nous sommes surveillés. L’arrivée
des nouveaux techniques et d’internet a totalement chamboulé la notion de surveillance mais surtout
elle lui a permis d’élargir son pouvoir sans n’avoir presque aucune limite. Nos rues sont pleines de
caméra, les lieux dans lesquels nous allons, magasins, établissements scolaires, transport en
commun… chacun de nos déplacements est surveillé, dans le but ici de protéger. L’invention
d’internet lui a permis d’atteindre son apogée, à chaque connexion notre profil est traqué et nos
données personnelles récoltés. Quel est donc le but de cette surveillance ? Elle n’est plus de protéger
mais de récolter des données qui seront ensuite utilisé pour des raisons marketing. Si j’aime un
groupe de musique on me proposera un autre groupe qui fait de la musique similaire et ainsi on me
poussera à consommer cette musique et à me pousser à l’achat de leur album, billet de concert…
mais pas seulement puisque cette récolte de données a pour but de créer un algorithme autour de
notre profil qui a pour mission de cerner ce que l’on aime, pour ensuite nous le proposer
continuellement. C’est un cercle vicieux car cet algorithme nous propose la même chose, ce qui veut
dire que nous sommes privées de la liberté de choisir nos propres contenus, de découvrir d’autres
choses ? De changer ? D’évoluer ? La surveillance ici prend un autre aspect qui devient dangereux
pour la liberté de l’Homme.

La création des téléphones portables alliés à internet forme la meilleure stratégie de surveillance jamais connue.

 

Le téléphone est présent dans chaque maison et chaque individu d’une famille en
possède un. Il permet de nous localiser, de noter nos déplacements, il contient l’ensemble de nos
vies, rendez-vous, photos personnelles et avec une connexion interne, on peut en connaître
davantage car qui dit internet dit peut-être abonnement à différentes plates-formes telles que
Facebook, Instagram, Snapchat qui possède notre profil complet. Ils ont la capacité de nous
connaître mieux que n’importe qui est même mieux que nous-mêmes. Bien que parfois invisible,
nous restons conscients d’une certaine façon que nous sommes surveillés. Nous créons des faux
profils pour cacher ou atténuer qui nous sommes, on pourrait parler d’une version de nous-mêmes
fait pour les autres et nous aurions une autre version pour nous tout seul. Ce qui se rapproche des
soirées mondaines de l’époque et en même temps s’en éloigne. Car si avant durant ces soirées
mondaines toutes les personnes avaient tendance à se créer « des masques » pour s’afficher en
public et laissaient tomber ses masques une fois en privé, aujourd’hui la notion de privée et de
public est difficile à cerner. Ce qui veut dire que nous devons continuellement arborer un « faux
profils », être qui nous montrons sur les réseaux sociaux, être égalé à cette fausse image que nous
montrons de nous. Nous ne relâchons jamais cette pression qui encore une fois bride notre liberté,
cette surveillance nous rend coupables de cela puisque c’est nous qui nous créons un moule. Geste
dicté, liberté bridée c’est ce que signifie la surveillance aujourd’hui. Nous pourrions être les
prisonniers dans la théorie de la prison de Michel Foucault dans son livre «surveiller et punir », car
comme eux nous sommes surveillés continuellement, nous savons que nous avons un pouvoir au dessus
de nous mais la différence chez Foucault est que cette surveillance et faite dans le but de
punir, exercer une pression alors quand est-il de nous ?

Mais à l’inverse la surveillance peut-être aussi une bonne chose.

Par exemple la surveillance d’événement ayant un risque d’impact sur la santé publique, la détection d’action criminelle comme une attaque terroriste. La numérisation de nos profils peut éviter ou déceler le vol d’identité, carte bancaire et avec des caméras de surveillance nous avons beaucoup plus de chances de retrouver un criminel que sans caméra. Cette surveillance de nos envies et nos besoins ont permis de créer notre société, entièrement adapté à notre mode de vie, ce qui est une bonne chose. Mais la surveillance loin de la surveillance de l’État ou dans un but marketing peut être encore plus dangereuse. Si toutes nos données personnelles sont numérisés, code de carte bancaire, Caf, photocopies de carte d’identité, ils peuvent être à la disposition d’autres personnes malveillantes comme des hackers ou autres. C’est pour cela que beaucoup de personnes pratiques la « contre-surveillance », plusieurs moyens mis en place pour contrer, éviter la surveillance, comme par exemple la mise en place de logiciel de sécurité ou le refus d’avoir un téléphone portable.

Du point de vu de la communication

 

Si l’on pense tout cela du point de vue de l’industrie des médias et de la communication cette
surveillance permet grâce aux récoltes de données de cerner au mieux les besoins des utilisateurs et
donc de répondre au mieux à leurs demandes. Ce qui est le plus grand danger et pour ses industries
des médias est de croire que la quantité est meilleure que la qualité est de finir par noyer l’utilisateur
dans une tonne de propositions qui finalement seront tous identiques car non variés. Les
algorithmes ont tendance a proposé toujours le même contenu comme par exemple la plate-forme
Netflix et le risque sont que l’utilisateur finisse par ce laser de ce contenu et décide de se
désabonner. C’est une méthode de marketing qui marche pour l’instant mais il faudra définir une
nouvelle méthode si elle en vient à faire perdre des abonnés. Le risque des publicités est réel
également, étant omniprésente elle peut être décisif dans l’appréciation du contenu, si une pub est
apprécié l’utilisateur restera si il ne l’aime pas, il partira. N’oublions pas tout de même que le
pouvoir reste au consommateur qui à le droit de partir ou de rester, de valoriser un produit
médiatique ou de le dénigrer. Car en plus de se désabonner des espaces de liberté d’expressions sont
proposé sur plusieurs plate formes de ce produit, ce qui permet de donner son avis, ce qui est très
bien pour l’utilisateur mais peut-être très dangereux pour le produit. Tout de même, la
communication à un rôle clé dans le fait de faire visionner ou acheter quelque chose. Prenons
l’exemple d’un film ou d’un album si la communication est bonne il sera énormément vendu et
pourtant il peut-être mauvais mais ça l’acheteur ne le sera seulement si il le consomme. Les
bénéfices seront fait même si le produit est mauvais ce qui montre que la communication à un
pouvoir inestimable dans l’industrie des médias.

Pour finir 

 

Pour conclure le mot surveillé dépasse la notion même de bien ou de mal, aujourd’hui il est le centre de multiples questionnements, de multiples possibilités qui ouvrent à la réflexion.

 

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