Fake News pourrait être le mot de l’année 2017. Même si le phénomène n’est pas nouveau, certains affirment même que c’est une des raisons de la révolution de 1789, il prend de plus en plus d’ampleur, en particulier avec le développement du numérique. Mais qu’est-ce qu’une Fake News ?
Fake News est un terme anglais difficile à traduire avec précision. Fake est souvent traduit par « faux » et News par « nouvelles ». La traduction française suppose donc qu’il s’agit d’une fausse nouvelle, de quelque chose qui n’est pas vraie, et c’est la définition qu’on a gardée. Or le terme anglais regroupe une autre réalité, Fake signifie prétendre, imiter. Il s’agit en réalité d’une information qui se fait passer pour un article sérieux et réel, alors que ce n’est pas le cas. Ainsi, la traduction exacte du terme serait une information fausse qui se fait passer pour vraie, émanant d’un média, d’une personne ou d’un groupe dont le but est d’induire en erreur. Cela regrouper plusieurs choses : les faits erronés, les rumeurs, les théories du complot…
Si de tous temps les Fake News ont existé, le développement et l’expansion du numérique rend ce phénomène plus visible. Tout le monde peut publier sur Internet, a une vitesse incroyable, et en simultané, ce qui rend le contrôle de ce qui se dit beaucoup plus compliqué. Une Fake News lancée aux États-Unis à 00h est quasiment simultanément connue du monde entier. On a donc l’impression qu’il a beaucoup plus de Fake News aujourd’hui, alors qu’elles sont simplement plus visibles et plus discutées actuellement. Cela a forcément un impact sur la consommation des médias, cependant il est difficilement mesurable.
Les Fake News participent d’un phénomène de désinformation qui vise à influencer l’opinion publique sur telle ou telle question. Cela créé un climat de méfiance envers les médias en général car on a de plus en plus de mal à différencier ce qui est vrai de ce qui est faux. La fiabilité de toutes les sources est remise en cause. C’est d’autant plus complexe que certains utilisent les Fake News pour leur propre intérêt. On peut citer Le Gorafi par exemple dont le principe est de publier des articles qui traitent de sujet erronés, souvent en prenant l’exact opposé de la véritable information. Leur but est de parodier les Fake News, de se moquer de ce phénomène. Cela induit en erreur de nombreuses personnes qui ne connaissent pas la ligne éditoriale de ce média numérique et qui l’utilise en tant que source sûre. Mais le fait peut être utilisé dans l’autre sens : aujourd’hui on crie à la Fake News dès qu’une information est jugée peu flatteuse ou compromettante. Cela arrive souvent en politique, on peut citer François Filion lors des élections présidentielles. C’est donc un terme qui regroupe plusieurs choses et qui est utilisé par tout le monde.
Aujourd’hui il s’agit clairement d’un fait de société qu’on doit prendre en compte lorsqu’on parle des médias. C’est un phénomène qui pose problème car les avis sont divisés. Certains pensent qu’il ne faut rien faire pour y remédier car il s’agit d’un pan de la liberté d’expression : on ne peut pas sanctionner quelqu’un ou supprimer ce qu’il a écrit si cela ne nous convient pas. Cela pourrait conduire à des dérives telles que la censure car il est souvent difficile de différencier une Fake News d’une information gênante et compromettante. Comment savoir alors quoi supprimer ? Comment savoir si la personne touchée par l’information ne cherche pas à supprimer quelque chose de véridique qui la dérange ?
D’autres essayent de réguler les Fake News dans le but de redonner de la crédibilité aux médias et réduire le phénomène de désinformation. En France, Emmanuel Macron a accentué ce point durant sa campagne présidentielle en promettant une loi anti Fake News pour éviter d’influencer sur l’opinion publique, notamment durant les périodes électorales. Des instances comme Facebook également cherche a faire le tri parmi les informations diffusées sur son réseau. Marc Zuckerberg a annoncé la création d’un fond de recherche sur la question avec un fond de 14 millions de dollars. De même, il propose aux utilisateurs du réseau social de signaler les articles qu’ils pensent erronés ou mensongers.
Les Fake News sont un fait à prendre en compte dans l’étude des médias aujourd’hui. Elles créent un climat de méfiance qui entraîne actions qui modifient la façon dont on consomme les médias.
LIEB Emma, 14/03/18