Les algorithmes exercent une emprise croissante sur la vie de tous les jours, que ce soit pour trouver son emploi, choisir ses lectures ou trouver son chemin. Ainsi leur conception soulève d’importants enjeux éthiques. Pour mieux cerner le sens, la définition de l’algorithme il est nécessaire de poser la question de son étymologie.
En effet le mot algorithme a été forgé au moyen-âge pour désigner les techniques de calcul écrit liées au système de numération de position, autrement dit le calcul sur les chiffres, introduit en Europe par les Arabes. Cette introduction a été faite par Abu Djafar Muhammad ibn Musa, dit al-Kharezmi, ou al-Kwharizmi, (783-850) qui a été un grand mathématicien et astronome, originaire de la région qui lui a donné son surnom, le Kharezm, aujourd’hui en Ouzbékistan. Cependant le premier algorithme est attribué à Euclide, pour calculer le plus grand diviseur commun de deux nombres entiers.
La notion d’algorithme est donc historiquement liée aux manipulations numériques, mais elle s’est progressivement développée pour porter sur des objets de plus en plus complexes, des textes, des images, des formules logiques, des objets physiques. On peut les décrire de manière générale, identifier des procédures, des suites d’actions ou de manipulations précises à accomplir séquentiellement. Ceci permet de dire que l’algorithme peut être définit comme une méthode car il répond à des questions du type : « comment faire ? », « comment obtenir tel résultat ? », « comment trouver une certaine information ? », « calculer tel nombre ? ». La vertu essentielle des algorithmes est de permettre l’exécution optimisée de procédés répétitifs, essentiellement grâce à la formalisation et à la description des enchaînements logiques à un niveau plus abstrait, et donc plus général.
Comme l’affirme de Serge Abiteloul un informaticien français, membre du Collège de l’ARCEP, chercheur à l’ENS Paris et directeur de recherche à l’Inria « Un algorithme, c’est extrêmement simple. On connaît ça depuis toujours. Un enfant qui s’habille le matin suit un algorithme [en apprenant assez vite qu’il y a un ordre à suivre et qu’il aura quelques difficultés à enfiler ses chaussettes après ses chaussures]. Vous aussi, quand vous suivez une recette de cuisine. Un algorithme, c’est une séquence d’instructions utilisée pour résoudre un problème ».
De ce fait les individus suivent de plus en plus les rails des algorithmes. L’un des avantages des algorithmes est qu’une fois qu’on sait comment résoudre un problème avec ces derniers, la transmission de cet algorithme va permettre de ne pas avoir à inventer une solution à chaque fois.
Cet ainsi qu’ils ont investi les principaux champs de notre vie. Pour mieux comprendre la place qu’occupe l’algorithme nous pouvons prendre l’exemple des géants du numérique comme Google, Facebook entre autres. Pour Google ils ont mis en place un algorithme qui donne une vision du monde spécifique au moteur de recherche. De là nous pouvons évoquer le côté obscur des algorithmes, car deux utilisateurs effectuant la même requête n’auront pas les mêmes résultats. L’explication donnée par ce service est l’individualisation des réponses pour mieux satisfaire les attentes de chacun. Mais les processus de sélection sont méconnus, sous couvert de secret industriel. Cette opacité dans la nature exacte de ces paramètres rend l’algorithme de plus en plus obscur. Un système algorithmique que Facebook adopte pour sélectionner des informations en fonction de leur popularité.
Ces algorithmes conditionnent même nos vies sentimentales comme on peut le noter dans des sites de rencontres, car de par ces algorithmes des pourcentages de correspondances sont calculées pour mettre en relation deux personnes. Ceci prouve que nous sommes sous la coupe des algorithmes de suggestions automatiques. L’exemple d’Amazon ainsi que les recommandations de musique de Spotify illustrent cette emprise. Le monde de l’économie est aussi touché parce que la finance est régie par les algorithmes qui proposent avant tout des services, généralement commerciaux. Ils permettent de faire des transactions à haute fréquence.
De par ces constats on peut dire que les algorithmes transforment l’industrie, la société ainsi ils bouleversent les notions de travail, de propriété. Ils créent ainsi des troubles, des rumeurs entre autres de nouveaux langages, de nouvelles formes de discours des relations entre les individus sans pour autant avoir conscience de comment sont édités les informations qui nous parviennent par l’intermédiaire des robots. Cet impact pousse à poser la question à savoir si un algorithme peut être intelligent ?. Une interrogation qui s’impose par le fait de la peur d’être dépassés par les algorithmes. Marvin Minsky a habilement répondu assez habilement à cette question en disant que les machines basées sur des algorithmes ne sont pas intelligentes. Mais elles font des choses qui demanderaient de l’intelligence, si elles étaient faites par des humains. C’est en cela que nous pouvons dire que les algorithmes du fait de l’automatisation, nous transforment en robots car ils ne cessent de faire des suppositions sur nous.