Étymologie
Produser est un mot-valise issu de la fusion entre les mots « producer » (producteur en français) et « user » (utilisateur).
Producteur vient du latin « productorem ». En économie il s’agit d’une personne qui créer par son travail un bien ou un service. Dans l’audiovisuel, il correspond à la personne qui finance un projet.
Utilisateur vient du latin « utilis ». Il s’agit d’une personne qui utilise quelque chose.
Origine
Le mot vient d’Axel Burns, un universitaire ayant popularisé cette notion dans son livre « Blogs, Wikipédia, Second Life and Beyond : From Production to produsage ».
Explication
Axel Burns donne quatre caractéristiques qui permettent d’identifier un produser.
Il s’agit d’un individu, professionnel ou non, qui participe volontairement à l’amélioration d’un service. Il choisit de lui-même son mode de participation (commentaire, création de contenu, évaluation, etc.). Celles qui sont qualitatives auront tendance à être valorisées par les autres utilisateurs. C’est alors dans une configuration où la communauté est ouverte, n’importe qui peut y accéder.
Pour être totalement inclusive, la communauté doit accepter les participations de qualités variables. Il n’y a pas réellement de hiérarchie mais il y a tout de même des « leaders » ou plutôt des modérateurs. Mais ne le sont pas par hasard. Ces derniers sont, d’après Axel Burns, souvent ceux qui produisent le contenu le plus qualitatif. Ils changent en fonction de leur capacité à assurer des apports qualitatifs. Axel Burns compare cela à un flux. Ils changent tout le temps. Les décisions sont prises par l’ensemble de la communauté, et non par des « élus ».
Une autre caractéristique du produser est qu’il modifie constamment du contenu. Il apporte toujours quelque chose à quelque chose, parfois en simultané avec quelqu’un d’autre. Axel Burns parle de palimpseste.
Enfin, un produser est quelqu’un qui travaillent avec pour motivation le partage.
Axel Burns donne comme exemple Wikipédia, les logiciels en open-source ou encore Flickr. L’interaction est évoquée par Henri Jenkins, selon qui les médias, en poussant les utilisateurs à partager leur contenu et à interagir entre eux dans les commentaires font acte de produsage.
Enjeux pour l’industrie des médias et de la communication
Le consommateur est devenu une partie intégrante de la phase de conception. Son avis est recherché à travers les services clients, forums, blogs, outils de webmining, etc. Mais c’est le cas pour beaucoup d’entreprise, il faut donc capter son attention et lui donner envie de participer. Certains parlent d’une économie de l’attention. Il ne suffit plus d’accumuler les likes, il faut de l’engagement, des commentaires, des retours, car c’est cette attention qui devient une valeur marchande. Selon Valérie Beaudoin, chercheuse en science sociale, ce sont ces interactions qui permettent de hiérarchiser les créateurs de biens immatériels.
Pour les plateformes, l’activité est centrée sur l’utilisateur et valorise les produsers. C’est le cas de Facebook avec le changement des algorithmes de Facebook et d’Instagram qui valorisent désormais un usage « normal », c’est-a-dire une utilisation du réseau social tel qu’il est pensé à l’origine, et non professionnel.