« Real Robots »

L’intervention de Cécile Dolbeau-Bandin, enseignante chercheur à l’Université de Caen et membre de l’institut de recherches hommes-robots, porte sur l’existence des robots et ce qu’ils sont véritablement pour nous à l’heure actuelle. 

En introduction, nous apprenons que les robots ont progressivement quitté les laboratoires de recherches pour nous accompagner dans notre quotidien.

Cécile Dolbeau s’est donc posé plusieurs questions : le robot doit-il ressembler à un être vivant ? Existe-t-il un « portrait robot » du robot ? Est-ce que chaque pays a la même vision et les mêmes usages des robots ? Pour répondre à ces questions, l’enseignante-chercheur s’est appuyée sur de nombreux ouvrages et auteurs et nous présente donc une recherche en trois grandes axes : Robot ou Robots ?, les représentations du robot et pour finir, elle nous propose un panorama des robots commercialisés en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. 

Tout d’abord, la définition du terme robot. 

Les premières idées sont issues soit de la mythologie, de légende écrite. Au fur et à mesure, d’autres formes sont apparues, tels que les chevaliers/armures animés de Léonard de Vinci, les automates ou comme le canard digérateur. C’est en 1920 qu’un tchèque, Karel Çapek, parle par la première fois de « robot ». L’idée est proche du Golem et à la fois de la créature du docteur Frankenstein. Puis c’est l’essor de l’industrie automobile qui offre une vision du robot, ce sont des assistants des travailleurs à l’usine. 

Ce sont ensuite cinq générations de robots qui sont identifiées (Encyclopedia of Robotics, Stan Gibilisco (2003)). A savoir qu’avant les années 1980, les robots sont mécaniques, stationnaires, physiquement robustes, sans capteur et n’ont pas d’intelligence artificielle. Puis ils ont  évolué et désormais, depuis les années 2000 et pour une vision future, les robots sont capables d’acquérir et de reproduire les sens humains, comme le sens de l’humour. Finalement, les robots sont présents dans six domaines : l’agriculture, la logistique, l’industrie, le médical, le service à la personne et le militaire. 

Avec ces informations, Cécile Dolbeau-Bandin arrive sur les représentations des robots.

Nous apprenons que notre imaginaire est marqué par des œuvres littéraires variées, comme le montre Daniel Nyari, en 2012 avec son infographie des « Famous Robots ». Il existe donc de nombreuses représentations de robots. Des univers de fiction qui ont et qui continuent d’avoir un impact dans l’imaginaire des gens mais qui sont en grand décalage avec l’état de la réalité technologique. Ils peuvent courir, marcher, sauter, avec de l’humour et même pleurer. Mais ils sont bien démunis face à l’environnement domestique (P-Y Oudeyer). Nous attribuons des compétences et des intentions (marqué par notre imagine) qui ne correspondent pas à la réalité

Après ceci, l’enseignante-chercheur introduit donc un panorama des robots commercialisés aux États-Unis, en Asie et en Europe. 

La problématique des robots est de plus en plus étudiée de nos jours. Et il est estimé que d’ici 2020, plus de 1,7 million de robots seront installés dans les usines de Chine, Allemagne, France, et Amérique du nord et qu’un taux de croissance de plus de 14% est à prévoir (IFR). Ces robots sont destinés principalement à cinq pays : le Japon, l’Allemagne, la France, les États-Unis et la Chine (IFR).

Pour débuter ce panorama, Cécile Dolbeau-Bandin s’est arrêtée sur les États-Unis. La robotique observée concerne donc le domaine agricole, militaire, médical pour de l’assistance aux chirurgiens, logistique dans les supermarchés, l’aide à la personne. Pour ce dernier cas de figure, nous pouvons voir que les États-Unis ont des robots majordomes dans de grands hôtels de Buffalo, Boston ou Las Vegas. De plus, le robot « Paro », un petit phoque blanc, aide les personnes souffrantes de la maladie d’Alzheimer, et les robots français « NAO » et « Pepper » sont grandement utilisés dans les écoles pour la robotique éducationnelle.

La tendance américaine dévoile des robots loin d’être de forme humanoïde. Ce qui n’est pas le cas en Asie !

Même si, pour Arthur Fouchère, qui étude le sujet, les robots en Asie n’en sont qu’à leurs débuts, il est possible de voir que la tendance japonaise est à l’humanoïde et l’androïde, comme avec Hiroshi Ishiguro et ses clones.  L’Asie développe toutefois principalement les robots aspirateurs et tondeuses mais « Paro » est présent ainsi que « Pepper » qui sert, cette fois, d’assistant lors des cérémonies funéraires. En Corée du Sud, depuis 2010, les robots sont utilisés dans l’apprentissage mais aussi aux Jeux Olympiques par exemple, car l’un d’entre eux a porté la flamme olympique. Nous sommes face à une robotisation massive. Ce pays se focalise sur la robotique de service.

Pour finir, en Europe, deuxième marché mondial dans le domaine avec l’Allemagne comme leader européen, les robots sont principalement présents dans l’industrie automobile. Ils assistent au plus près le travailleur humain. En logistique, ils servent à livrer du matériel médical. Les robots agricoles, eux, servent à la cueillette, à labourer les champs ou même à surveiller ses champs. Ils aident également les enfants hospitalisés à suivre leurs cours à distance. Enfin, le robot jouet Cozmo est top 1 des ventes en France.

Nous sommes face à son essor sur le continent et il existe une réelle stratégie pour la robotique de service. L’Europe souhaite développer les robots compagnons capables d’identifier les émotions humaines et répondre avec une gestuelle adaptée. Arriver donc à un robot capable de comprendre les émotions et encore une fois, avoir un sens de l’humour. 

Pour conclure son intervention, Cécile Dolbeau-Bandin insiste sur le fait que les robots sont avant tout des objets culturels et que leur invention et évolution doivent être cohérentes avec l’environnement (contexte) dans lequel il se trouve. 

La relation que nous allons nouer avec ces machines est appelée à devenir centrale et ceci dépendra des compétences que les robots auront dans l’avenir. 

Finalement, il faut établir un contrat de confiance avec les fabriquant et diffuseurs de robots (R. Gelin). Et mettre en avant les droits des humains avant ceux des robots. 

C’est un sujet d’actualité.

Leave a Comment