L’identité du musée à l’époque 2.0

A une époque où Internet s’est largement démocratisé, les musées ne peuvent plus se contenter de faire seulement des “vitrines promotionnelles”, c’est-à-dire se contenter promouvoir leurs expositions via Internet. Un webmestre du musée Guggenheim de New York, Sean Redmond, a écrit un article, traduit en français, dans lequel il nous livre sa vision du rôle des musées sur la Toile.

Selon lui, les musées sont en partie des “personnes numériques” sur Internet. En effet, ils développent un vaste réseau d’abonnés, comme pourrait le faire une personne physique sur Twitter, ou ils se servent de la Toile pour communiquer avec ce réseau d’abonnés. En cela, le “personnel numérique” des musées font le même travail que le personnel des établissements, en promouvant des expositions par exemple.

Un autre exemple intéressant est celui du musée Guggenheim, où travaille Sean Redmond, qui propose des copies numériques de catalogues d’exposition épuisés, à lire sur tablette numérique. Mais pour ce dernier, il faut aller au-delà de simples applications pour tablettes et smartphones.

Il faut écouter les avis et les choix des visiteurs, pour ensuite pouvoir les analyser. En cela, on constate une certaine avance chez les musées anglo-saxons, certains proposant des sections, dans lesquelles les visiteurs peuvent réserver certaines œuvres.

Un exemple très intéressant est celui du musée de Brooklyn (New-York). En effet, à l’occasion de l’exposition “Split/Second” en 2011, le musée a proposé une expérience inédite : la sélection finale des œuvres de l’exposition a été faite avec l’aide d’internautes. Cette expérience revêt une double dimension : en effet, elle ne fut pas la même pour tous. Si tout le monde pouvait voir les toiles, certains internautes n’avaient accès qu’à un court cartel (étiquette), alors que d’autres avaient droit à une description détaillée. Ainsi, il a été constaté que les internautes, qui avaient la description détaillée, appréciaient bien mieux les œuvres.

Cette expérience a été un succès : près de 5000 internautes y ont participé, avec 176 984 évaluations. Celle-ci est le rêve de Sean Redmond : utiliser Internet comme outil pour comprendre les centres d’intérêts des visiteurs, et les faire participer plus activement.

Cet article est intéressant dans la mesure où il s’interroge sur la place que doivent occuper les musées sur Internet. En effet, s’ils veulent exister et avoir une place sur la Toile, ils ne peuvent plus se contenter d’utiliser ce formidable outil juste pour partager du contenu ou annoncer des événements. Les musées doivent devenir une véritable personne sur le Web, en échangeant avec les internautes, potentiels visiteurs, afin de mieux les cerner et de mieux les impliquer. Cela doit fonctionner en concordance avec les études de public “sur le terrain”.

Au-delà d’une simple visibilité accrue sur la Toile, cette évolution est nécessaire pour permettre aux musées de sortir de la vision d’archaïsme qu’on leur donne, surtout dans “l’emballement numérique” de ces dernières années. Un musée doit exister numériquement parlant, pour pouvoir exister dans les faits.

__________________________________________________________________________

Sources :

– http://cursus.edu/dossiers-articles/articles/17929/identite-musee-epoque-2-0/

– Pour l’article original traduit en français : http://cblog.culture.fr/2012/02/23/guggenheim-ny-en-ligne-un-musee-peut-il-etre-une-personne

– Pour l’exposition “Split/Second” : http://www.brooklynmuseum.org/opencollection/labs/splitsecond/

 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *