L’obsolescence programmée touche aussi les outils numériques.

Au détour d’une discussion, j’ai pu entendre ma grand-mère prononcer ces mots : « Ma machine à laver ? Je l’ai depuis 1983, elle a 31 ans et fonctionne toujours aussi bien ! ». J’ai tiqué. Vous connaissez beaucoup d’électroménager, ou d’appareils électroniques récents, qui fonctionnent aussi bien qu’au premier jour après quelques années d’utilisation ? Moi, pas.

L’obsolescence programmée, selon Wikipédia, est définie comme ceci : « C’est le nom donné à l’ensemble des techniques visant à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit afin d’en augmenter le taux de remplacement. »

Sous les sapins cette année, on a encore vu fleurir smartphones, tablettes, I-trucs…  Vous serez d’accord avec moi, ce ne sont pas des objets qu’on garde des décennies durant !

Ces dernières années, on a vu se réduire la durée de vie moyenne des appareils, parfois considérablement.

Un petit aperçu, d’après les données de Que Choisir :

  • un ordinateur portable aurait une durée de vie comprise entre 5 et 8 ans,
  • une télévision de 8 ans,
  • un téléphone portable de 4 ans,
  • un réfrigérateur de 10 ans

Avec tout ça, beaucoup se sont mis à soupçonner les constructeurs de faire en sorte de rendre inutilisables les produits commercialisés, afin de stimuler leur renouvellement. Beaucoup de raisons -écologiques, mais aussi éthiques- incitent les consommateurs à vouloir changer la donne.

On peut se demander comment lutter contre cette obsolescence programmée ? C’est, ma foi, bien difficile : nous, consommateurs, nous devons d’être attentifs à nos achats : notamment en se renseignant sur la durée de vie des produits. Cependant ce n’est pas toujours chose facile.

Ainsi, une proposition de loi a été faite au mois d’octobre, visant à lutter contre l’obsolescence programmée : « cette proposition de loi, vise à promouvoir un autre rapport à la consommation, plus adapté aux défis du XXIe siècle, dans le but d’une préservation des intérêts écologiques et du pouvoir d’achat des consommateurs. »

On y trouve 4 articles :

  • L’article 1 vise à donner à cette pratique un cadre juridique clair en la définissant et en y appliquant des peines dissuasives.
  • L’article 2 instaure un allongement de la durée légale de conformité. Actuellement de 2 ans, celle-ci serait alors portée à 5 ans, ce qui ne serait pas excessivement contraignant pour les producteurs et permettrait au consommateur de gagner en pouvoir d’achat, grâce à un effet bénéfique sur la concurrence.
  • L’article 3 est lié au précédent puisqu’il permet un allongement de 6 mois à 1 an de la période pendant laquelle les défauts de conformité qui apparaissent à partir de la délivrance sont présumés exister au moment de celle-ci, sauf preuve contraire. Ainsi, le fabricant aura tout intérêt à produire des biens plus fiables étant donné qu’il aura la charge de la preuve de ce défaut de conformité.
  • L’article 4 traduit la logique voulue par ce texte. Il vise en effet à promouvoir la réparation des produits concernés. Cela permettrait aussi et surtout de favoriser ce secteur, source d’emplois non délocalisables. Cet article encourage donc la mise à disposition de pièces détachées, essentielles au fonctionnement des produits, dans un délai d’un mois et pendant une période de 10 ans.

Ainsi, on peut s’attendre à ce que les choses changent dans ce domaine : cette proposition est une avancée notable qui pourrait nous permettre de revoir nos modes de consommation. On espère alors que tous nos outils numériques – qu’ils soient tablettes, téléphones, ordinateurs… – pourront être utilisables plus longtemps, et plus facilement réparables !

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