Les robots vont-ils nous mettre au chômage ?

30% des travailleurs seront remplacés par des systèmes robotisés. Qu’en dites-vous ?

Le Robot Asimo de Honda, le 16 avril 2014, à New York. (Photo : DON EMMERT.AFP)
Le Robot Asimo de Honda, le 16 avril 2014, à New York. (Photo : DON EMMERT.AFP)

 

Nos sociétés sont-elles préparées à de tels taux de chômage ?

La généralisation de la robotisation devrait permettre de vous remplacer, vous travailleurs humains, dans des secteurs d’activité qui, jusque-là, vous étaient réservés et qui étaient inaccessibles à l’automatisation.

Les robots sont des automates industriels dotés de fonctions très diverses et plutôt surprenante, ils savent peindre, souder, mesurer et bien d’autres choses encore ! Ces machines, qui restent des objets guidés par l’humain, n’ont toutefois aucune autonomie de décision.

Depuis une quinzaine d’années, la robotique moderne s’attache à développer cette qualité. C’est pourquoi de nombreux objets sont considérés comme robotique sans pour autant n’avoir aucune polyvalence. Ils sont tout simplement doués d’une certaine autonomie de décision, cette autonomie nous permet de différencier l’automatisation de la robotisation. L’automatisation a pour but de réaliser un processus de production plus rapidement et de meilleur qualité que ne l’aurait fait l’opérateur humain, mais en contrepartie d’une grande spécialisation.

La robotisation ne vise pas à produire mieux qu’un homme, mais à le remplacer dans certaines circonstances, c’est pourquoi elle est moins spécialisée et ne se limite pas à un seul processus.

Des drones qui prennent des décisions !

Les progrès de la robotique sont rapides et importants, les rayons de presse regorgent de magazines qui traitent du sujet.

Les drones utilisés par l’armée américaine en Afghanistan ne sont pas de simples modèles réduits, mais bien une robotisation. Ces engins prennent seuls une partie des décisions qui concernent leur vol. C’est aussi la qualité de son autonomie qui permet au robot Asimo de Honda de n’être piloté par personne lorsqu’il apporte un plateau à un individu.

Aujourd’hui la technologie n’est pas freinée au contraire, l’évolution de la robotique est remarquable par rapport à l’évolution de l’informatique en 1981, lorsque IBM lançait le premier PC. D’ici moins de 30 ans la robotisation sera mature et généralisée dans beaucoup de pays monde.

Le Japon, très visionnaire, vise un marché à 100 milliards de dollars d’ici 20 ans pour la robotique, ils envisageaient une exportation de robots destinés aux services à la personne s’élevant à plus de 80 millions d’euros pour la Corée du Sud en 2012.

Le Japon et la Corée du Sud envisagent la robotique comme un segment majeur du marché.

Asimo, un petit robot à l’allure humaine, nous ressemble et ce n’est pas un hasard. Il s’agit là d’une plateforme de R&D dont le but est d’aboutir à des produits industriels qui devront à terme se comporter comme vous ! De plus il pourra utiliser les structures qui nous sont destinées comme les escaliers par exemple, mais ce robot, doté de 10 doigts, pourra aussi saisir les mêmes objets que nous !

Deviendra-t-il devenir un véritable acteur de notre société ?

Des robots dans les restaurants

Avec la Silver économie, les soins à la personne sont la cible principale des premiers fabricants de robots humanoïdes comme le modèle Roméo de la société française Aldebaran, devenue japonaise depuis peu.

Les robots sont déjà capables de porter un plateau à une personne dépendante, il est donc normal d’imaginer que le service en salle dans certains restaurants sera possible ! L’automatisation a amélioré la productivité industrielle, c’est au tour maintenant des emplois de service qui se verront concurrencés par la robotisation…

Dans certain domaine, tel que la sécurité routière, les avantages de l’automobile robotisée sont évidents : on pourra se déplacer en voiture sans savoir ou pouvoir conduire.

Selon Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan «les véhicules autonomes pourront être commercialisés en Europe à partir de 2020».

D’ici une dizaine d’années on pourra sans doute voir des véhicules totalement autonomes, comme la Google-car sillonner nos belles villes !

Les nouvelles technologies nous font rêver mais font aussi déchanter… Des véhicules autonomes qui viendraient prendre livraison des commandes passées sur Internet pourraient être plutôt intéressants pour baisser les coûts de livraison ! Mais qu’en sera-t-il des chauffeurs salariés ? Ils seront susceptibles d’être remplacés par ces voitures autonomes. Mais pas d’affolement, les chauffeurs ne disparaîtront pas, car il y aura toujours des trajets qui nécessiteront une interaction humaine.

Des métiers comme plombier ou encore psychologue ne disparaîtront sans doute jamais, mais nos économies globalisées rendent la robotisation inéluctable pour un grand nombre d’activités. Une globalisation qui nous impose d’investir dès maintenant dans les technologies de la robotique. Sans cela, nous risquons de subir une robotisation du travail délocalisée…

Vers une nouvelle société ?

Le travail est un facteur d’identité et d’intégration sociale irremplaçable pour la majorité d’entre nous. Une société basée sur l’oisiveté nous reste tout simplement inimaginable. Serons-nous néanmoins capables de l’inventer ?

La robotisation qui arrive impose à nos sociétés de se repenser sans le travail comme norme. Si bien que la question à laquelle les partis politiques doivent répondre n’est plus «comment revenir à l’économie du plein-emploi», mais «comment se préparer à l’économie de l’emploi rare»…

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