Le Macronisme de l’intelligence artificielle.

 

L’intelligence artificielle désigne un champ de recherches bien défini qu’un programme, fondé autour d’un objectif ambitieux : comprendre comment fonctionne la cognition humaine et la reproduire ; créer des processus cognitifs comparables à ceux de l’être humain. L’intelligence artificielle comme le définit Cédric Villani, s’est développée au gré des périodes d’enthousiasme et de désillusion qui se sont succédées , repoussant toujours un peu plus les limites de ce qu’on croyait pouvoir n’être fait que par des humains.

L’intelligence artificielle est entrée, depuis quelques années, dans une nouvelle ère, qui donne lieu à de nombreux espoirs. C’est en particulier dû à l’essor de l’apprentissage automatique. Elle va devenir une des clés du monde à venir. En effet nous sommes dans un monde numérique, de plus en plus, de part en part. Un monde de données.

Ces données qui sont au cœur du fonctionnement des intelligences artificielles actuelles. De nos jours ces technologies représentent beaucoup plus qu’un programme de recherche : elles déterminent notre capacité à organiser les connaissances, à leur donner un sens, à augmenter nos facultés de prise de décision et de contrôle des systèmes soutient Cédric Villani.

De ce fait l’intelligence artificielle est donc une des clés du pouvoir de demain dans un monde numérique. Cependant, la concurrence est rude : les États-Unis et la Chine sont à la pointe de ces technologies et leurs investissements dépassent largement ceux consentis en Europe.  C’est pourquoi le rôle de l’État doit être réaffirmé, ce que Emanuel macron a compris et tente de faire de la France un champion de l’Intelligence artificielle.

Pour ce faire, il a été fixé par le président quatre grandes orientations. Selon macron il faut conforter l’écosystème de l’intelligence artificielle en France et en Europe, engager une politique d’ouverture des données et favoriser l’émergence des meilleurs dans le domaine, avoir une stratégie de financement public française et européenne et enfin penser les termes d’un débat politique et éthique.

1. Conforter l’écosystème

Le chef de l’État a exposé les atouts que disposent la France dans la bataille de l’intelligence artificielle, qui suscite un éternel renouvellement.  “Nous avons des atouts pour réussir dans l’IA. Nous avons des talents, l’excellence de la formation, et des Français aux postes qui ont permis les innovations. L’écosystème est là”, a-t-il souligné en rappelant également les investissements annoncés récemment par les GAFA en France : Facebook et Google en janvier, puis Samsung entre autres. Google a également annoncé la création en septembre prochain avec l’École Polytechnique d’une chaire internationale sur le thème de l’intelligence artificielle.

1. Un programme national pour l’IA

Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un programme national pour l’IA coordonné par l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique). Il regroupera la communauté scientifique, avec des pôles dédiés, et accueillera des financements privés. “Le premier enjeu de l’IA à l’échelle mondiale est celui des talents. Le risque est l’assèchement de ce vivier. Nous doublerons le nombre d’élèves formés à l’IA” pour le ” rayonnement” de la France. Ce programme doit privilégier  l’expérimentation.

 

3. L’ouverture des données

“C’est un atout de la France. Nous allons précéder à une ouverture proactive de nos données. Cela passe par l’ouverture des données publiques. Nous ouvrirons également les données financées sur les deniers publics. Nous faciliterons la création de plateformes de données entre le public et le privé”. Ce message du chef de l’État démontre la motivation d’élargir une économie ouverte de la data dans tous les secteurs. Pour arriver a cela, il est nécessaire de mener une réflexion à l’échelle européenne sur l’accès aux données et déterminer un cadre européen protégeant les données personnelles. “Un des défis de l’IA est de ne pas confondre l’usage des données agrégées et les données personnelles”, a-t-il martelé en évoquant notamment la récente affaire qui a secoué Facebook, sans le nommer. Bien évidemment  La voie européenne est la bonne”. Le chef de l’état a notamment  évoqué la  création d’un véritable hub des données de santé pour avancer dans les innovations médicales, entre autres. “Nous inventerons la médecine de demain, ici en France”.

4.  Un cadre législatif pour la voiture autonome

La France veut avoir dès 2019 le cadre législatif qui permettra d’expérimenter sur les routes les voitures autonomes de niveau 4 (voiture qui peut effectuer une tache sans que le conducteur n’intervienne), et ce, alors que le secteur vit une crise depuis l’accident mortel qui a touché une voiture autonome Uber.

 Pour accompagner ce projet d’envergure :

Un plan à 1.5 milliard d’euros

L’effort dédié à l’IA sera de 1,5 milliard d’euros sur les cinq prochaines années, entraînant 500 millions d’euros de financements privés. Emmanuel Macron a également évoqué les 800 millions investis par l’État d’ici 2024 dans la nanotechnologie. Le financement de cette enveloppe conséquente n’a bien entendu pas été décortiqué.

Les enjeux éthiques et politiques de l’IA

“Tant que la technique sert le bien commun, il n’y a pas de problème”, a rappelé Emmanuel Macron qui préconise toutefois des choix de valeurs  à faire en amont. “Il nous faut garder la confiance démocratique de cette innovation. Ces innovations techniques ne doivent pas corrompre l’exigence démocratique. Il nous faudra mettre de la transparence et de la loyauté dans le système”. “Je veux créer un GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, de l’IA pour organiser le débat démocratique de manière indépendante et le nourrir.”

Dans son discours, il n’a aucunement été question de ce que peut impliquer l’intelligence artificielle en termes d’emplois — une réelle préoccupation tant pour les essayistes que pour les milieux économiques. Un rapport de France Stratégie remis au même moment explique qu’il faudra anticiper les effets de l’IA sur l’emploi. “C’est la manière dont seront déployés les dispositifs, partagés les gains de productivité permis par l’IA, et les choix effectués en termes d’organisation des tâches et des équipes qui détermineront en grande partie de quel côté penchera la balance.”

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