Folksonomie, l’indexation selon le web 2.0.

Folksonomie

Origine et Etymologie

Folksonomie provient du terme anglais folksonomy apparu récemment sur le web 2.0. avec l’avènement des nouvelles technologies. Ce nom fut initié par Thomas Vander Wal, architecte de l’information, également connu pour avoir introduit le terme « infocloud ». Le mot folksonomie se compose de « folk » qui signifie « usager », et « taxonomie » qui qualifie les règles de classification.

Qu’est-ce que c’est ?

La folksonomie désignent le phénomène d’indexation des documents numériques par l’usager à l’aide de tags. La Commission générale de terminologie et de néologie la définit comme « l’indexation personnelle ».

Les systèmes de classification classiques sont soumis à des thesaurus, il s’agit donc de listes organisées soumises par des professionnels. Cependant l’accroissement et l’accélération de la production d’informations sur le web 2.0. ont contribué à faire naître le concept des folksonomies. Il permet à l’usager de retrouver facilement des documents grâce à un système de mots-clés et d’organiser son propre système d’information. La folksonomie est centré sur l’usager, c’est l’internaute lui-même qui tague, ou plus précisément « étiquète » ses propres documents. Il bénéficie d’une liberté totale quant au choix des mots-clés et, n‘étant plus soumis à une organisation établie, peut indexer n’importe quel document depuis ses favoris jusqu’à ses photos, en passant par ses messages sur son blog. La folksonomie s’inscrit ainsi dans l’ouverture d’esprit qui caractérise le web 2.0. Cependant Thomas Vander Wal distingue deux types de folksonomies. En effet, les folksonomies étroites dites narrow folksonomiesdésignent les tags effectués dans un but personnel, contrairement aux folksonomies générales dites broad folksonomies qui font référence au partage d’information. L’esprit collaboratif et communautaire se révèle important car vous pouvez naviguer dans les tags de chaque internaute pour découvrir de nouveaux liens, il s’agit d’une indexation collaborative.

Quelques exemples

En 2003, le site Del.icio.us fait son apparition. C’est un site web social qui permet de sauvegarder et de partager ses marque-pages internet et de les classer selon des mots-clés. Il s’agit du premier service réellement coopératif permettant de voir les tags d’autres utilisateurs. On appelle ce type de site un « social bookmarking » (marque-page social).

Floksonomie et réseaux sociaux

Flickr permet de stocker ses photos en les associant à des mots-clés. Vous pouvez ainsi partager des photos sur le même thème et créer une communauté d’échange.

Sur Twitter, le très répandue hashtag (#) correspond à une folksonomie. Il permet à chaque utilisateur d’insérer un ou plusieurs mots-clefs dans son tweet, afin que celui-ci soit classé dans la multitude de tweets postés chaque jour. Ce site est aussi un bon moyen de soulever les inconvénients de l’indexation libre. En tapant le # suivit d’un mot de votre choix, on pourra relever différents tweets dont certains auront peu ou pas de contenu. On assiste ainsi aux limites de l’utilisation de la folksonomie qui peut paraître abusive comme c’est le cas pour Twitter.

Enjeux pour l’industrie des médias et de la communication

Les folksonomies sont un nouveau genre d’indexation qui représente une opportunité pour les blibliothèques 2.0. qui souhaitent évoluer et permettre l’accès le plus pertinent possible à l’information. De plus la dimension collaborative des folksonomies permet d’offrir aux usagers les services les plus personnalisés possibles en les impliquant dans leur fonctionnement, dans l’optique du mouvement désigné par le nom de « Bibliothèques 2.0 ».

Cependant, les folksonomies véhiculent de l’info-pollution car toutes les informations sont mises au même niveau. Leurs redondances et leurs contenus parfois peu enrichissants vident les mots-clés de leur sens. Elles suscitent ainsi beaucoup de critiques de la part des professionnels de l’information notamment sur les mots-clés détournés ayant pour but d’attirer des visiteurs. Ceci peut avoir pour conséquence un nombre important de résultats inefficaces. De ce fait, un vrai défi se pose pour les auteurs et entreprises concurrencées par des faux usagers qui usent des folksonomies pour tromper les internautes sur la fiabilité de leurs propos ou de leurs produits.