L’origine :
Étymologiquement, le terme « neutralité » vient du latin « neuter », signifiant « ni l’un ni l’autre ». L’état de neutralité se réfère donc à l’idée de rester neutre, de ne pas s’impliquer, de ne pas prendre parti.
Quant au terme « net », il revient à l’idée de réseau informatique.
La notion de neutralité de net remonte au début des années 2000, quand Tim Wu en parle dans un article appelé « Network Neutrality, Broadband Discrimination ».
La neutralité du net est un principe fondateur de l’internet d’aujourd’hui. En effet, c’est un principe qui garantit que tous les flux de données sur internet doivent être traités de la même façon, peu importe leur source, leur destination ou leur contenu.
Si il y aurait une gestion de ce trafic, les utilisateurs seraient susceptibles de voir une limite ou une amélioration à leur débit. Il ne doit y avoir ni blocage, ni dégradation, ni favorisation.
Avec la neutralité du net, les fournisseurs d’accès internet (FAI) sont obligés de rester neutres dans leurs contenus et leurs offres. Ces sociétés comme Orange, Bouygues Télécom ou autres ont très souvent elles-mêmes du contenus qu’elles pourraient, sans cette neutralité, mettre plus en avant.
Quatre grands principes sur la transmission des données :
- Elle se fait par les opérateurs sans en examiner le contenu.
- Elle ne prend pas en compte la source ou de la destination des données.
- C’est aussi sans privilégier un protocole de communication.
- Il n’y a aucune altération de contenu.
Sans la neutralité du net, nous verrions arriver un internet à plusieurs vitesses. Certains contenus pourraient être bloqués ou ralentis.
Par exemple, les jeunes start-ups peineraient à concurrencer les grands groupes. Ces derniers auraient plus de moyens pour payer les fournisseurs d’accès internet afin d’être mieux mis en avant. Aussi, les gros fournisseurs d’accès américains favoriseraient les contenus qu’ils produisent directement au détriment des contenus extérieurs.
Dans l’actualité maintenant, on sait que Donald Trump a récemment aboli la neutralité du net aux États-Unis. Cette décision, votée le 14 décembre 2017 prendra effet en avril 2018.
Et si ça arrive en France ?
En France la neutralité du net est garantie par la loi depuis 2016. Afin d’illustrer l’importance de cette neutralité du net et la dangerosité de son abolition, nous pouvons imaginer à quoi ressemblerait le net français sans cette neutralité grâce à quatre exemples simples.
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Premier exemple : la vidéo
Avec la neutralité du net, tout le monde peut avoir accès à n’importe quel service de vidéo à la demande. C’est le cas même si il n’est pas lié au fournisseur d’accès internet où l’abonnement est souscrit. Sans la neutralité du net, chaque fournisseur d’accès serait libre de faire payer bien plus cher pour un service dont il n’en dépend pas. Il peut aussi en réduire ou en interdire complètement l’accès.
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Deuxième exemple : l’actualité
Avec la neutralité du net, l’utilisateur peut consulter tous les sites d’informations dont il a envie, peu importe leurs domaines ou leurs orientations.
Sans la neutralité du net, l’utilisateur devra rajouter quelques euros supplémentaires à son forfait mensuel afin d’avoir accès entièrement à un média en ligne. Certains fournisseurs d’accès internet ayant des parts dans certains médias, pourraient favoriser ces derniers aux détriments d’autres.
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Troisième exemple : la musique
Avec la neutralité du net, si l’utilisateur hésite entre des plate-formes comme Spotify ou Deezer, il peut faire comme bon lui semble et passer de l’un à l’autre, avoir toujours le même accès.
Sans la neutralité du net, les fournisseurs d’accès internet pourraient pratiquer le « zero rating ». Cette pratique, pouvant être perçue comme formidable, consiste à ne pas facturer l’usage d’un service au client. L’utilisateur ne choisirait donc pas la plate-forme de musique la moins chère. Il serait naturellement orienté vers celle non facturée.
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Quatrième exemple : la concurrence
Avec la neutralité du net, n’importe quelle start-up peut se lancer sur internet. Elle aura les mêmes chances de réussir que les groupes, plus ou moins grands, déjà existants.
Sans la neutralité du net, certains fournisseurs d’accès ayant des parts dans des entreprises, ou ayant eux-mêmes des ambitions dans certains domaines, défavoriser les concurrents.