Depuis le mois de janvier 2012, les Bisontins ont accès à un nouveau site Internet memoirevivre.besancon.fr. Celui-ci rassemble les ressources numérisées de la bibliothèque, des archives municipales et de cinq musées (musée des beaux-arts et d’archéologie, musée du Temps, musée comtois, muséum d’histoire naturelle et musée de la Résistance et de la Déportation).
L’objectif de ce site fédératif étant d’abord de répondre à la demande pressante des chercheurs qui souhaitent avoir accès à ces collections, mais également de s’adresser à un public local, en mettant à sa disposition des éléments du patrimoine qu’il peut apprécier et qui était jusqu’ici en accès restreint.
C’est pourquoi, le site s’organise autour de deux rubriques principales, « Collections » et « Découverte ». Cette double navigation permet à l’internaute de s’orienter sur le site, en fonction de son profil et de ce qu’il recherche.
La première rubrique présente un ensemble de ressources numérisées par thème ou par type : anciennes photographies prises à Besançon, livres publiés sous la Révolution, état-civil de 1543 à 1902, peintures, montres et masques…
La seconde rubrique permet une approche plus libre, au fil des commentaires d’ouvrages et des expositions virtuelles proposées sur le site.
Depuis son ouverture, « Mémoire vive » comprend plus d’un millions d’images numérisées et connaît un remarquable succès.
Or outre cette présentation succincte pour vous faire découvrir « Mémoire vive », je voudrais ici mettre ce site en regard avec l’article de Silvère Mercier, « Quelle identité numérique institutionnelle pour les bibliothèques et les centres de documentation », paru dans la revue Documentaliste – Sciences de l’information en 2010. Dans ce dernier, Silvère Mercier développe l’idée selon laquelle les bibliothécaires et les documentalistes doivent apprendre à cultiver des identités numériques dans le cadre des institutions où ils exercent. C’est pourquoi il examine plusieurs démarches adoptées par des bibliothèques et des centre documentaires pour afficher leur identité sur le Web et y affirmer leur présence.
De ces exemples, Silvère Mercier dégage trois types d’identité :
- l’identité institutionnelle, qu’il considère comme le degré zéro de l’usage d’un réseau social avec beaucoup d’inconvénients (problème de subjectivité, communication globale, nombreux conflits) pour peu d’avantages (canal de diffusion, référencement) ;
- l’identité de service trouve plus intéressante car elle permet une très grande lisibilité du service, de l’utilité sociale des bibliothécaires et documentalistes et permet en outre la coopération entre plusieurs institutions ;
- l’identité média-thématique (blog thématique),
- et l’identité de personnes-ressources qui selon l’auteur est le positionnement le plus intéressant.
Ainsi au regard de cette typologie, le site « Mémoire vive » de Besançon paraît donc cultiver une identité média-thématique en allant toutefois beaucoup plus loin qu’un simple blog. De ce fait, « Mémoire vive » permet d’affirmer sur le Web la présence de la bibliothèque municipale, du centre d’archives communales de la ville et des cinq musées, ce qui semble un pari réussit.
Cependant, il est a regretter l’impossibilité pour l’internaute de faire des retours d’utilisation, ce qui à mon avis, semble la seule faiblesse de « Mémoire-Vive ».
Sources :
Mercier, Silvère. Quelle identité numérique institutionnelle pour les bibliothèques et les centres documentaires ?
Documentaliste – Sciences de l’information. 2010, vol. 47, n°1, p. 40-41.