Chapitre 4 : Pour une définition du numérique – Pratiques de l’édition numérique

couv-pratiques-de-ledCet article est un résumé du « chapitre 4 : pour une définition du numérique », extrait du livre « Pratiques de l’édition numérique ». D’après Marcello Vitali – Rosati « on ne peut parler d’édition numérique sans approfondir le sens du mot « numérique » lui-même.» Ainsi, ce chapitre souhaite faire toute la mise en lumière sur ce terme en développant son utilisation.

 

Question de mots

Le terme numérique est aujourd’hui devenu usuel. Il traduit un ensemble de pratiques qui caractérisent notre quotidien, la plupart sont encore difficiles à déterminer. Ces dernières années, elles étaient intitulées de différentes façons : « nouvelles technologies », « nouvelles technologies de l’information et de la communication », « nouveaux médias », ou encore « environnements virtuels ».
Ces expressions traduisent chacune un aspect de la communication numérique. Cependant les pratiques ayant évolué mais pas les expressions, certaines commencent à être désuètes. Notamment celles contenant le terme « nouveau », comme « nouvelles technologies de l’information et de la communication ». En effet, à l’heure actuelle elles sont bien encrées et n’ont plus aucun trait que l’on peut qualifier de nouveau. De plus, cette formulation attribue au numérique uniquement l’aspect technologique de l’information et de la communication ce qui est relativement réducteur. Aujourd’hui, on communique essentiellement par le biais d’outils informatique mais le numérique n’est pas composé que de cela.
Le mot virtuel est également désuet. L’expression qualifiant quelque chose d’opposé au réel est difficile à utiliser de nos jours où nos usages concernant le numérique sont bien encrés dans notre environnement.
Ce qui nous amène à nous demander pourquoi on parle de « numérique ».

Numérique et analogique

Initialement, le terme « numérique » qualifie le mode d’enregistrement de sons, d’images ou de vidéos. Il est opposé au terme « analogique », qui est une autre méthode d’enregistrement.
L’enregistrement analogique a pour particularité de retranscrire tout le son prélevé d’une façon continue, comparé au numérique qui lui ne sélectionne que des échantillons qu’il retranscrit sous une forme binaire (0 ou 1).
Le problème de l’analogique, c’est la reproduction. A chaque reproduction on perd en qualité et on n’arrive jamais à une copie complètement identique. On reconnaitra toujours l’originale de la copie. Le numérique, lui, permet de réaliser une copie conforme.

Internet et le web

Cependant le numérique ne s’arrête pas au processus d’enregistrement.
A partir des années 1990, le web s’est peu à peu installé dans nos pratiques jusqu’à devenir omniprésent. Ces technologies informatiques offrent la possibilité d’aider les hommes en développant la production industrielle et culturelle.

Ainsi, « le numérique aujourd’hui n’est pas seulement une technique de reproduction qui s’oppose à l’analogique mais il devient une véritable culture, avec des enjeux sociaux, politiques et éthiques fondamentaux et qu’il est urgent d’analyser et de prendre en compte. »

Une culture numérique ?

En partant du constat que le numérique ce n’est pas qu’un ensemble de techniques, mais une culture que l’on adopte en le côtoyant tous les jours, nous nous approchons du terme « culture numérique ». Notre rapport à notre environnement a changé, a évolué. Nous n’avons plus la même façon de penser ce qui entraine également une modification de nos pratiques.
On peut prendre comme exemple, Twitter ou Facebook, par le biais d’une personne qui publie, d’autres personnes vont être informées. C’est une façon différente de comprendre et d’assimiler une information plutôt que de la vivre en étant physiquement présent. En revanche, même lorsque nous n’utilisons pas d’outils, notre comportement a évolué. On peut prendre l’exemple du GPS, avant son existence on savait qu’il était possible de se perdre rapidement. Aujourd’hui, cette crainte n’est plus d’actualité car même si le GPS est éteint on sait qu’à tout moment on peut le rallumer.
Ainsi notre perception du monde a changé en assimilant la culture du numérique.

Quelques caractéristiques du numérique

Le numérique était associé à la notion d’immatérialité. Cependant aujourd’hui cette association n’est pas convaincante. L’espace du web est structuré d’une telle manière que l’on peut la considérer comme matériel. Prenons comme exemple les pages du web, elles sont liées entre elles et sont enregistrées dans divers disques durs, moteurs de recherche, plateformes, et bien d’autres outils tout ce qui a de plus matériel. Cette prise de conscience que le numérique est bien matériel est récente, la publication de photos des data centers de Google y a fortement contribué.
Alors pourquoi avoir associé le numérique avec l’immatérialité ? Peut être par sa caractéristique de multiplication, un fichier numérique n’a pas besoin d’être copié pour être distribué. En l’envoyant,on le partage mais on garde aussi l’original.

« La multiplicité qui caractérise les objets numériques est déterminée par deux causes que l’on pourrait appeler la « discrétisation » et la « médiation ». »

La discrétisation consiste à transformer le contenu réel en une série de chiffre dans le but de faciliter la gestion des objets numériques. Quant à la médiation, c’est l’interprétation de ces derniers (objets numériques) grâce à la série de chiffre. Cette multiplicité maintenant exposée, permet de comprendre ce qu’est le numérique.

Une fois cette réflexion sur le numérique exposée, il faudra reconsidérer nos pratiques et plus particulièrement celle de l’édition. La multiplicité, explicitée précédemment, concurrence et dépasse l’utilisation des modèles traditionnels de gestion de contenu.

« L’ensemble des pratiques liées à la production et à la diffusion du savoir doit être remis en question. »

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