Les élèves 3.0

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À l’ère du tout numérique, ou tout le monde, petit et grand, est constamment connecté, quelle place l’école fait-elle au numérique ? Aujourd’hui, de plus en plus tôt les enfants disposent d’un ordinateur, puis d’un smartphone et désormais d’une tablette. Dans le cadre de ces nouvelles pratiques l’enseignement primaire, collège et lycée devrait-il se mettre à la page ? Le président de la République ainsi que le ministère de l’éducation, n’ont de cesse depuis quelques mois de se questionner sur l’insertion du numérique à l’école. Bien qu’aujourd’hui les établissements ne se cantonnent déjà plus au tableau et à la craie, la tablette tactile serait devenue l’outil indispensable à l’apprentissage. Cette question divise, certains y sont favorables pour alléger les cartables et d’autre s’insurgent de la désacralisation de l’enseignement. Afin de ce faire nous aussi notre opinion, voici l’argumentaire des uns et des autres.

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Les tablettes à l’école permettraient bien plus que la préservation du dos de nos écoliers, qui chaque jour doivent supporter sur leurs épaules des sacs de 3kg à 6kg. Les adeptes de ces nouvelles pratiques démontrent un enrichissement des stratégies pédagogiques qui seront nuancées selon les niveaux. Les tablettes des écoliers n’auront pas pour vocation d’être un substitut, mais bien un outil comme la trousse, le cahier ou le stylo plume. L’interface permettra à chacun de faire exercices et évaluations, et d’effectuer des travaux de recherche. Plus visuel et plus ludique, les écoliers devraient être plus attentifs, plus longtemps. En participant via leur tablette, leur attention n’en serait qu’accrue. On peut donc mettre les vielles cartes de géographie au grenier et faire place à Google Earth ! La tablette se veut être également un complément au tableau interactif dans la classe numérique, même si encore peu développée. Le travail de chaque élève peut donc être projeté au tableau afin de dynamiser les échanges et les critiques. Exit exposés longuement préparés à la maison avec papa et maman, rangeons ciseaux et tubes de colle. D’autre part, la tablette plus intuitive et plus ludique remplacera les ordinateurs et deviendra l’allié des professeurs d’Arts Plastiques, de Musique et d’EPS. Nos chers bambins aborderont désormais l’art sans pinceaux, ni gouache. La flute, emblème des cours de musique sera peut-être un achat inutile. En ce qui concerne les cours d’EPS, je laisse libre cours à votre imagination. Dans un autre cadre, la tablette deviendra le parfait allié des cours de langue grâce à son micro, les écoliers pourront s’enregistrer dans un premier temps puis, en s’écoutant, se corriger eux-mêmes : qui parlait de langue vivante ? Peut-être pourront-ils dialoguer en russe avec Siri ? Dans un autre registre, la tablette numérique accompagnera les enfants durant leurs sorties scolaires. Comme de véritables reporters, ils pourront filmer, photographier, et faire des selfies avec les éléments de notre patrimoine. Enfin, le dernier argument et non des moindres dans notre société 2.0 est que la tablette consentira à un nouveau statut du livre et de l’écrit. Les plus grands ouvrages de notre patrimoine littéraire seront disponible à portée de clic depuis les bibliothèques virtuelles. Fini l’angoisse de ne pas trouver la même édition que celle demandée, tous seront logés à la même enseigne. À en croire tous les bienfaits des tablettes dans nos écoles, nous avons du mal à croire qu’il puisse y avoir des détracteurs. Et pourtant, cette utopie comporte bien des faiblesses.

Comme tout appareil numérique, l’instabilité des systèmes d’exploitation sont pointés du doigt. Qu’il s’agisse d’un iPad ou d’une tablette Windows, les mises à jour fréquentes et compatibilités des applications à ces dernières comportent des risques d’utilisation au quotidien. Cette problématique soulève également le problème de financement des applications et mises à jour si payantes. Quelles seront les disponibilités ainsi que la qualité des applications et ressources disponibles sous tel et tel système d’exploitation ? D’autre part, toute tablette aussi intuitive soit-elle nécessitera de mettre en place une formation relative à l’utilisation, aussi bien pour les enseignants que pour les élèves. Également, les tablettes grand public pourront-elles réellement être utilisées dans la cadre scolaire. Certains pensent que leur usage n’est pas possible, et que l’enseignement devra se tourner vers des tablettes d’usage professionnel afin de permettre l’installation de « system manager » permettant aux enseignants d’avoir la main sur toutes les tablettes de la classe. Enfin le dernier point soulevé par les détracteurs est la question de la robustesse de l’appareil. Comment gérer l’utilisation, de centaines de tablettes par des écoliers plus ou moins soigneux. De quelles garanties, assistance disposeront les écoles ? Quelle responsabilité auront les acteurs dans l’utilisation, la dégradation, perte du matériel ? Et enfin, comment réglementer l’utilisation scolaire et privée des tablettes par les écoliers ?

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Parallèlement à ces deux points de vue, des sociétés comme Archos se sont déjà positionnées sur le marché naissant de la tablette scolaire. La société française Archos a prévu de présenter début 2015 son produit respectant les promesses d’autonomie de 8 heures, d’ergonomie adaptée, de robustesse accrue, et de capacité de mémoire adaptée ainsi qu’une garantie de 3 ans. On peut penser que d’autres sociétés française ou américaines ne vont pas demeurer en reste face à un marché naissant, et proposeront sous peu leur appareil. Il y a fort à parier qu’il ne s’agit pas là, d’un faux départ mais bien de la naissance de nouvelles pratiques éducatives. Pour preuve, en 2013 les français se disaient largement favorable à l’arrivée des tablettes à l’école, 80% d’entre eux voyait la tablette comme utile à l’apprentissage. D’autre part, seulement 40% y voyait un intérêt ludique. Le fait de mettre à disposition des élèves des tablettes numériques ne doit pas leur faire perdre de vue que l’enjeu est de savoir apprendre, créer et rechercher de l’information. Cet outil doit être à mon sens, utilisé comme un manière de prodiguer aux écoliers une culture du numérique ainsi qu’un esprit critique envers cette dernière.

Sources utilisées :

http://www.numerama.com/magazine/31692-tablettes-a-l-ecole-archos-est-pret-a-equiper-les-collegiens.html

http://eduscol.education.fr/cid71927/tablettes-tactiles-retours-d-experimentations-et-potentialites-pedagogiques.html

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