JE Identité numérique – 7 Avril 2017 / Workshop – April 7th 2017

Affiche JE identité numérique“Identité numérique – Au-delà du formatage ?”

Le CRESAT et le département Information & Communication de l’UHA organisaient le vendredi 7 avril la journée d’étude “Identité numérique – Au-delà du formatage ?”. Les conférences ont eu lieu au campus Fonderie.

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Argumentaire

Cette journée fait suite aux travaux du CRESAT autour de l’interprétation des données (Projets Traces 2013), des méthodes digitales (JE 2015), de la mémoire (JE 2016), du projet CUMEN (2016-2017), et à son programme de recherche pluriannuel interdisciplinaire et interculturel sur l’usage des médias numériques.

Dans Les Fabriques de soi. Identité et industrie sur le web, Gustavo Gomez-Mejia met en évidence le formatage partiel de nos identités sur le web contemporain. Certes, toute identité est toujours médiée par un dispositif de communication (par exemple une carte d’identité) qui lui donne une forme spécifique (identité civile : âge, sexe, ville, etc.) et la standardise. Mais certains dispositifs – les « réseaux sociaux » sur le web, – semblent porter ce processus à son paroxysme, en l’industrialisant. En effet, l’usager passe nécessairement par des contraintes éditoriales et techniques (les cadres d’écriture : logiciel, mise en page, formats des statuts, typographie, etc.) pour se dire, partager un article ou exprimer un sentiment (bouton « like »). Autrement dit : le dispositif prend en charge chacun de ses gestes, de ses affects et de ses actions. On peut ainsi légitimement douter de la possibilité d’expressions propres, malgré la tendance de ces espaces à fournir des éléments de personnalisation et à produire des discours sur la créativité et l’autonomie des usagers. Ces derniers apparaissent alors plutôt comme les promoteurs de ces dispositifs dont ils incorporent les logiques marchandes et marketing pour valoriser leurs partenaires industriels.

Ce constat critique est indéniable, salutaire et fondamental. Il représente le point de départ de notre démarche. Mais peut on envisager sa mise en relation étroite avec d’autres approches à l’heure. L’évolution récente des travaux consacrés à la question des identités numériques ne permet-elle pas son élargissement ? Non que nous aimerions célébrer une énième fois les « ruses » des usagers, capables de détourner les contraintes des dispositifs en bricolant des tactiques de résistance – cette dialectique post-certienne est encore utile, même si elle a conduit à « usage extrêmement répétitif » (1). La journée d’étude « Identités numériques : au-delà du formatage ? » (Université de Haute-Alsace, laboratoire CRESAT) souhaiterait interroger la possibilité de penser l’identité telle qu’elle prend (notamment) forme sur les écrans avec toute la complexité qu’implique cette médiation. Quelles sont les formes expressives observables au sein et aux alentours des espaces industriels et standardisés ? Comment penser conjointement l’ensemble des espaces, des supports (en ligne, hors ligne) et des postures qui servent à la production de nos « fragments de personnalité » (2) ? Quelles méthodologies déployer pour saisir la matérialité de nos identités ?

(1) Yves Jeanneret, Critique de la trivialité, Editions Non Standard, 2014, p. 378.
(2) Milad Doueihi, « L’identité à l’ère des Digital Humanities » dans Jean-Paul Fourmentraux (dir.), Identités numériques. Expressions et traçabilité, CNRS Editions, coll. « Les Essentiels d’Hermès », p. 38.

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