Cet article reprend les propos énoncés par Viviane Harkort, ZEMKI, Universität Bremen, le 06/12/2018 lors du colloque international « Culture des médias numériques » au campus Fonderie de Mulhouse.
Le populisme
Pendant de nombreuses décennies, aucun mouvement populisme de droite n’a pu s’établir en Allemagne. Mais grâce aux élections européennes de 2014, le populisme de droite a pris pied en Europe. Le populisme est caractérisé par la démarcation entre le peuple et l’élite. Le populisme de droite émet une différenciation bidimensionnelle : les autres = les étrangers.
Dans un contexte où les ressources financières s’amoindrissent, les journalistes ont besoin d’infos surprenantes et nouvelles, qu’ils peuvent trouver dans les contenus des populistes de droite, car ces contenus répondent aux besoins de mise en scène journalistique pour attirer les médias.
Rhétorique du populisme de droite
- Ce mouvement se revendique proche du peuple, et agit en faveur du peuple. Les déclarations sont dans l’exagération rhétorique pour attirer les médias, et ces déclarations entrainent souvent des commentaires également médiatisés ;
- Dramatisation du champ lexical ;
- Réduction de la complexité ;
Stratégies médiatiques
- La numérisation permet des communications pour la propagande. Le contenu populaire se diffuse grâce à l’interactivité des réseaux sociaux, qui permettent une lecture plus homogène que les médias traditionnels ;
- Narration de la presse du mensonge. Un narratif qui dépeint l’élite « établie comme traitresse et frauduleuse » ; Dénonciation des étrangers qui sont souvent pris comme responsables de tel ou tel problèmes, avec une argumentation qui trouve ses sources sur internet pour faire parler les chiffres.
- Le journalisme alternatif apporte une aide idéologique, propagande et stratégique ;
- Les populistes de droite qui empêchent les journalistes d’exercer leur profession.
Conclusion
Dans la plupart des cas, le comportement médiatique des populistes de droite repose sur des calculs stratégiques : il faut en prendre conscience. Le contenu médiatique de ce mouvement répond à un processus de personnalisation, de dramatisation, de surprise, bien plus que la politique classique, et est nourri par la numérisation.